TikTok convoqué par Marlène Schiappa
TikTok, qui est devenu plus populaire que YouTube chez les jeunes, a récemment été en pleine polémique avec le mouvement #Balancetontiktokeur. De nombreux internautes ont témoigné contre des influenceurs de l'appli chinoise, révélant notamment avoir été victimes de harcèlement sexuel. Et ces supposées victimes sont pour la plupart mineures. Suite à cette affaire, Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, a convoqué le réseau social.
"J'ai vu que TikTok ne réagissait pas, je me suis dit 'il faut les voir et les secouer'" a-t-elle ainsi expliqué au Huffington Post. "Je leur ai demandé ce qu'ils ont fait face à ces milliers de témoignages : ils n'ont rien fait" a-t-elle regretté, elle qui espérait que TikTok prendrait exemple sur Twitch en suspendant les comptes des harceleurs présumés : "Je leur demande de bannir les personnes mises en causes de manière préventive, comme l'a fait Twitch, et de mettre les victimes en contact avec la justice ou des associations".
Sauf que TikTok ne semble pas prêt à bannir les comptes en question. Leur défense ? Les photos dénudées que les TikTokeurs ont envoyé, ils les ont envoyées sur Snapchat. Du coup, TikTok France a répondu au Huffington Post : "Si sur notre plateforme, un utilisateur enfreint les règles, il sera suspendu, mais sur une autre messagerie, non".
Interdiction aux moins de 13 ans, accompagnement... Ses autres demandes
Marlène Schiappa a aussi relevé d'autres problèmes sur TikTok, qui peuvent mettre en danger les enfants et les ados. L'application est normalement interdite aux moins de 13 ans, mais il suffit de cocher une case pour affirmer qu'on a bien cet âge minimum. Pour la secrétaire d'Etat, ce n'est pas du tout suffisant.
Ce qu'elle craint aussi ? Que les TikTokeurs finissent en dépression ou se suicident à cause de la pression de leur nouvelle célébrité, comme ça a été le cas de Siya Kakkar (16 ans), qui a été retrouvée morte. Certes, on ne sait pas si c'est sa notoriété qui l'a poussée à se tuer, mais ce n'est pas exclu.
Sa solution ? Un accompagnement de TikTok pour ces nouvelles stars des jeunes, aussi bien pour les aider à ne pas perdre pieds que pour leur expliquer ce qu'il ne faut pas envoyer aux internautes : "Je souhaite qu'ils puissent former ces jeunes qui deviennent d'un coup des stars sans que parfois leurs parents soient au courant. Quand un adolescent a 500.000 personnes qui le suivent, c'est de la responsabilité de TikTok de les accompagner et de leur dire ce qu'ils ont le droit de faire et de ne pas faire et aux femmes ce qu'elles n'ont pas à subir. Nous sommes prêts à les mettre en contact avec des associations spécialisées".