Par Clément Arbrun Journaliste société
Journaliste spé Société et Pop Culture, Clément s'intéresse autant aux punchlines de Virginie Despentes qu'à celles de Megan Thee Stallion, aux perruques de Bilal Hassani qu'aux blagues de Panayotis Pascot. Il aiguise principalement sa plume en papotant féminismes, genre et fashion, ce qui lui permet de parler d'Harry Styles, des gens pas toujours fréquentables qui emploient le mot "woke" sur Twitter et des dernières prods Netflix. Malin.
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Concilier grossesse et vie pro, c'est possible... sur le papier. Car les principales concernées souffrent trop souvent de discriminations qui mettent sévèrement à mal leur travail. La preuve avec le témoignage de la boxeuse Estelle Mossely, qui a poussé un vrai coup de gueule...

La vie des sportives pro n'a rien d'un conte de fées. La boxeuse poids légers Estelle Mossely peut largement en témoigner. Cette championne née (notamment médaillée d'or aux JO en 2016) a vu son monde s'écrouler au lendemain de sa deuxième grossesse. C'était en 2019. Son premier enfant, né deux ans plus tôt, n'avait pas chamboulé sa vie. Ce ne sera malheureusement pas le cas cette fois-ci.

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La sportive le raconte sur la chaîne YouTube du journaliste Mathieu Jabaud : "Quand je suis tombée enceinte pour la deuxième fois, mon contrat télévision a été coupé, j'ai perdu un partenaire. Niveau professionnel, ça a impacté". Alors que deux ans plus tôt, elle avait signé pour une chaîne de télé et était passée pro... Une chute qu'ont vécues trop de championnes hélas...

La lutte contre les discriminations sexistes est un sport de combat

Les exemples abondent. En 2020, la championne nationale américaine du 800 mètres Alysia Montaño avait par exemple dénoncé le choix d'un sponsor, et pas des moindres : Nike. La marque avait effectivement décidé de suspendre purement et simplement son contrat lors de sa grossesse. En 2019, Allyson Felix, sextuple championne olympique, dénonçait elle aussi les méthodes de Nike (encore), son sponsor : lors de sa grossesse, la marque ne l'avait pas "virée"... mais aurait réduit ses rémunérations de 70%.

Il n'est pas rare que les sportives, lorsqu'elles tombent enceintes, voient leur salaire réduit, leur contrat rompu, les pressions pros s'accumuler. Sans oublier l'exclusion d'événements sportifs.

Estelle Mossely le déplore encore aujourd'hui d'ailleurs. Elle témoigne : "On a souvent eu ce genre de choses, c'est-à-dire des contrats avec clauses, des réductions de salaire quand on tombe enceinte, ou parfois même des ruptures de contrat. C'est quelque chose qui se pratiquait et qu'on peut encore voir...".

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"Il y a encore du travail à faire pour les femmes. Les choses évoluent mais ça nécessite des prises de parole et des prises de position par rapport à certains sujets", déplore la sportive. Dans une société patriarcale comme la nôtre, la lutte contre ces discriminations sexistes est un vrai sport de combat...