La génération Z a inventé un nouveau terme pour ceux qui veulent partir à l'heure et ne recherchent pas de promotions : le minimalisme professionnel© Pexels / Pavel Danilyuk
La génération Z transforme notre perception du travail et de la réussite professionnelle. Alors que les générations précédentes couraient après les promotions et les longues journées de travail, celle-ci a de nouvelles priorités qui vont au-delà du travail. Il ne s'agit pas de paresse ou de manque d'ambition, mais plutôt d'un changement d'orientation qui privilégie la qualité de vie et l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, le tout dans une période marquée par l'incertitude économique, les licenciements massifs et l'IA.
Cette évolution a été regroupée sous le terme de « minimalisme professionnel », qui reflète la façon dont de nombreux jeunes préfèrent conserver leur emploi en fournissant juste assez d'efforts pour assurer leur sécurité financière, sans pour autant rechercher des promotions impliquant davantage de responsabilités et, de surcroît, sans augmentation de salaire. Ils préfèrent consacrer leur énergie à des activités qui les passionnent en dehors des heures de travail.
Selon une définition du Larousse, le minimalisme est la "recherche de solutions requérant le minimum d'efforts, de bouleversements (par opposition à maximalisme)". Appliquée au monde du travail, cette définition reviendrait à éliminer de l'équation tout ce qui n'apporte pas d'avantages, comme les heures supplémentaires, le travail à domicile ou le risque de tomber malade à cause du travail.
Le minimalisme professionnel vise à simplifier le travail quotidien et à limiter les responsabilités au strict nécessaire pour respecter les termes de leur contrat de travail. Ainsi, les jeunes travailleurs ne s'épuisent pas lors de longues journées de travail, mais s'efforcent de partir à l'heure et de ne pas sacrifier leur temps personnel.
Selon une enquête Glassdoor de juin 2025 menée auprès de plus de 1 000 utilisateurs de sa plateforme d'emploi, 68 % des travailleurs de la génération Z ont déclaré qu'ils ne chercheraient pas un poste de direction si ce n'était pour le salaire ou le titre – un rejet clair de l'échelle sociale traditionnelle que les générations précédentes gravissaient avec empressement.
Chris Martin, directeur de recherche chez Glassdoor, estime que ce modèle représente "une transition consciente vers une dépendance à un employeur unique, vers l'établissement de limites claires et la création de multiples sources de revenus pour une stabilité financière". Pour la génération Z, cette approche ne signifie pas paresse ou réduction du temps de travail, mais plutôt prise de position contre les pressions de la "culture du travail à la tâche".
Bien qu'ils rejettent certains aspects du travail adoptés par les générations précédentes, les membres de la génération Z restent ambitieux, mais à leur manière. D'ailleurs, selon une autre enquête menée par Harris Poll auprès des utilisateurs de Glassdoor, 57 % de ces jeunes ont au moins un deuxième emploi, contre 48 % des millennials qui admettent travailler au noir, 31 % de la génération X et 21 % des baby-boomers.
Cela montre que la génération Z préfère assurer sa stabilité financière grâce à des emplois multiples et sans responsabilités, plutôt que de se consacrer entièrement à un seul emploi qu'elle pourrait un jour perdre. Comme l'affirme Martin : "La génération Z ne rejette pas le travail. Elle rejette une version obsolète du travail qu'on lui a vendue".
Le véritable défi consiste à ne pas se laisser emporter. Après une érosion progressive de la relation de confiance entre employés et entreprises, qui a entraîné le licenciement de salariés ayant consacré des années à leur entreprise, la génération Z a commencé à appliquer les mêmes règles de loyauté aux entreprises.
Au lieu de privilégier le travail à leur vie professionnelle, les jeunes ont commencé à fixer des limites au temps et aux efforts qu'ils y consacrent, évitant ainsi que l'épuisement professionnel et le burn-out ne viennent gâcher leur temps personnel. Comme l'a noté Fast Company, l'un des jeunes interrogés a déclaré : "Si les gens étaient vraiment passionnés par leur travail, ils ne gagneraient pas d'argent. La passion, c'est pour le travail de 17h à 21h, celui qui vient après le travail de 9h à 17h".
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