On ne pourra pas dire que la cancel culture bouleverse vraiment Hollywood lorsque l'on observe l'accueil réservé à Johnny Depp durant ce Festival de Cannes : projection du Jeanne de Barry - où il incarne le Roi, rien que ça - en ouverture, standing ovation en fin de projo... Une mise en lumière absolument royale.
Mais les fanzouzes du Pirate des Caraïbes n'étaient pas seuls à investir la Croisette, loin de là. A l'occasion de la projection du film d'Iris Kaltenbäck, Le Ravissement, plusieurs membres de l'équipe se sont présentés sur scène avec des t-shirts recouverts d'une photo... d'Amber Heard. C'est ce qu'on appelle une jolie prise de position. A ce stade, on n'est plus dans le people, mais clairement dans le politique.
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Surtout dans un tel cadre. De quoi provoquer les flashs des photographes présents. Sur certains de ces t-shirts blancs, on peut lire un message tout sauf ambivalent : "I Stand With Amber". Traduction : "Je soutiens Amber".
Entre t-shirts blancs et déni total, un festival sous haute tension
"I Stand With Amber", c'est ce qu'avaient décoché les supporters de l'actrice lors de son procès contre son ex, Johnny Depp. Petites piqûres de rappel qui ne font pas de mal : le verdict de ce procès, prononcé le 1er juin 2022, avait condamné pour diffamation Amber Heard, mais aussi Johnny Depp, obligeant ce dernier à verser 2 millions de dollars de "réparations". Ce qu'il se refuse toujours à faire. Deux ans plus tôt, Johnny Depp avait également été déclaré coupable de violences conjugales par le tribunal de Londres.
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C'est sûr, on a entendu plein de choses sur Amber Heard. Trop certainement. La star a clairement fait l'objet d'un cyberharcèlement massif en ligne. Dans le lot des abondants tweets qu'elle a engendrés, des insultes, des moqueries, beaucoup de désinformation aussi. Il a fallu attendre des mois pour que l'actrice suscite un brin de soutien public : fin 2022, plus de 130 personnalités et associations de défense des droits des femmes apportaient leur signature à une lettre ouverte défendant l'actrice et dénonçant son sort sur le web.
Et pendant ce temps ? Le délégué général du festival Thierry Frémaux l'affirme sans bafouiller sur France 5, dans C ce soir : il n'avait aucune connaissance du pourtant ultra médiatisé procès opposant Johnny Depp et Amber Heard. D'où l'intérêt de lire les journaux dans la vie. On l'écoute : "Je n'étais pas du tout au courant de l'affaire Depp/Heard, je dois être l'un des rares types sur cette planète d'ailleurs. Je ne me suis pas du tout intéressé à tout ça. De toute façon, qu'est-ce qui aurait pu faire qu'on ne présente pas ce film en ouverture ?".
Un commentaire qui avait suscité une blindée de réactions perplexes/ironiques/salées sur Twitter : "Gênant. Il faut être dérangé pour mentir de la sorte sans rougir de honte", "Ca picote de voir un tel mytho balancé si ouvertement", "D'ailleurs il ne sait même pas qui c'est, Johnny Depp...", "De la décence peut-être ?".
Entre l'argumentaire en mode "croix de bois, croix de fer" pas ultra solide du délégué général (on appelle ça : le déni) et les t-shirt blancs de la team Le Ravissement, tu te doutes qu'il y a comme une légère tension durant cette édition cannoise pas si apaisée. Deux salles, deux ambiances.
