

Le saviez-vous ? Dans le cas où la fin du monde (récemment prédite par un superordinateur) verrait le jour, ce qui ferait disparaître toute trace de l'humanité, on sait déjà quel animal nous succèdera. Et contrairement à ce que l'on pouvait imaginer, il ne s'agira pas du crocodile.
Si les crocos n'ont pourtant pas beaucoup évolué au cours des 150 millions d'années précédentes et que leurs ancêtres étaient donc déjà présents au début du Jurassique, ils ne seraient pourtant pas destinés à régner sur la planète. Une surprise ? Pas vraiment. Selon une étude publiée par le journal Current Biology, ces reptiles seraient actuellement... en pleine souffrance.
En Australie, il a été découvert que les crocodiles seraient les premières victimes du dérèglement climatique et plus particulièrement des nouvelles vagues de chaleur. Alors que cet animal, comme beaucoup de ses congénères, voit son environnement externe agir sur sa propre température (pour se réchauffer il bronze au soleil, pour se rafraichir il pique une tête dans l'eau), l'évolution du climat aurait fortement impacté son quotidien.
"Sur une période de quinze ans (2008-2023), il a été découvert que la température corporelle moyenne des crocodiles avait augmenté de façon minime, mais néanmoins significative, rapporte Livescience. A cet effet, ils subissent désormais plus de jours en proie à leurs limites thermales critiques, à savoir 32°. Une situation loin d'être sans conséquences, puisqu'elle mènerait à une évolution sur leurs agissements.
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Prêts à tout pour réduire leur température, les crocodiles observés auraient radicalement réduit leur temps passé à nager et à plonger. A la place, ils passeraient plus de temps sur place, dans l'eau, pour se rafraîchir. Une question de survie pour eux (un métabolisme plus chaud = un oxygène brûlé plus rapidement = une capacité réduite à naviguer sous l'eau) mais qui, ironiquement, pourrait finir par leur coûter la vie.
"Chaque minute qu'ils passent à tenter de diminuer leur température corporelle est une minute qu'ils ne passent pas à voyager, à se reproduire ou à chasser, a expliqué Kaitlin Barham (autrice de l'article et doctorante sur l'étude des crocodiles à l'Université de Queensland). Ça pourrait, dans le futur, avoir des effets sur leur santé".
Pour l'heure, il est encore trop tôt pour savoir si le dérèglement climatique va effectivement ouvrir la porte à une terrible extinction (en 150 millions d'années, ils nous ont prouvé qu'ils pouvaient évoluer), mais cela reste inquiétant.

Parmi les données enregistrées, il a été révélé que la plus haute montée en température chez un croco avait atteint les +0.55°, tandis que l'un des reptiles analysés aurait passé un mois entier à une température au-dessus du seuil des 32° en 2021.
"Les plus grandes hausses de températures étaient liées aux périodes actives d'El Nino, durant lesquelles les chaleurs inhabituelles dans le Pacifique ont mené à des canicules et sécheresse, écrit Livescience. Or, la fréquence de ces périodes est destinée à augmenter en raison du dérèglement climatique". Bref, le futur ne fait pas rêver...