La sortie du film de science-fiction le plus important de l'année est si proche qu'il ne reste plus qu'une seule petite journée à attendre. C'est aussi un long métrage qui porte une énorme responsabilité sur ses épaules, car il est dès à présent la pierre angulaire d'un nouvel univers cinématographique aux enjeux considérables. Je parle bien sûr de Superman.
On s'en souvient, Warner Bros. avait tenté de mettre la charrue avant les bœufs lors de sa précédente tentative de développement de l'univers DC sur grand écran, ce qui avait fatalement été l'une des principales raisons de son échec. Et si je continue de penser que ce n'était pas une bonne décision d'annoncer un reboot alors que plusieurs films intégrés au DCEU étaient encore au programme (The Flash, Aquaman 2...), il est enfin temps de découvrir la vision de James Gunn pour relancer la licence.
Pour être tout à fait honnête, cet univers a déjà démarré avec la diffusion de Creature Commando (série d'animation disponible sur Max), mais le véritable test arrive évidemment avec la sortie de Superman ce mercredi 9 juillet 2025. C'est le premier film du chapitre 1 de ce DCEU sous-titré Gods and Monsters, qui a pour défi de convaincre les spectateurs que l'on peut encore croire en cette franchise.
Pour l'instant, les premières estimations du box-office laissent entrevoir un lancement américain entre 90 et 125 millions de dollars lors de son premier week-end, ce qui serait un bon score, sans pour autant être spectaculaire pour un film doté d'un budget de 225 millions de dollars. Cependant, Warner a bien plus en jeu que le succès financier de ce seul titre.
Un bon exemple est celui de Batman Begins (2005), un film qui avait également eu pour mission de se réconcilier avec le public en faisant oublier la mauvaise réputation du personnage acquise après l'échec de Batman et Robin (1997). Christopher Nolan y était certes parvenu, mais pas tant en termes de recettes concrètes, puisqu'il n'avait rapporté que 375 millions de dollars pour un budget de 150 millions de dollars. Seulement, les critiques de l'époque étaient excellentes, le bouche-à-oreille s'était montré très positif et la sortie en DVD avait ensuite permis au film de s'offrir un second souffle. Résultat ? Ce succès à retardement avait par la suite ouvert la voie à The Dark Knight (2008) qui, trois ans plus tard, avait tout raflé et dépassé la barre du milliard de dollars de recettes au box-office.
© Warner Bros
Bien sûr, Superman doit engranger un minimum de recettes pour éviter d'être perçu comme un échec commercial, mais l'objectif réaliste n'est pas de dépasser le milliard de dollars. Il est bon de rappeler qu'aucun film mettant en vedette ce personnage n'a d'ailleurs jamais atteint ce chiffre. Man of Steel n'avait engrangé que 670 millions de dollars, et l'astuce consistant à inclure Batman v Superman : L'Aube de la Justice n'avait pas non plus fonctionné avec "seulement" 874 millions de dollars engrangés.
En réalité, l'essentiel est que le film fonctionne suffisamment bien, dans certaines limites, pour laisser une impression positive au public et lui redonner confiance. Après tout, un film Supergirl est déjà prévu pour 2026, tandis qu'un reboot de Wonder Woman serait la prochaine étape. A cet effet, la première réussite actuelle est la formidable alchimie déjà palpable du côté du casting avec le trio David Corenwet, Rachel Brosnahan et Nicholas Hoult qui n'ont pas tardé à se mettre les fans dans la poche. Souriants, joyeux, heureux d'être là, ils apportent une vision optimiste que l'on avait un peu oubliée précédemment...
© Warner Bros
Avec Superman, DC doit prouver que l'idée du reboot était une excellente idée (là où les fans du Snyderverse souhaitaient une nouvelle aventure avec Henry Cavill) et rappeler que les films de super-héros sont à nouveau essentiels pour les amateurs de divertissement pur. Si le studio y parvient, il aura alors déjà largement gagné et pourra se montrer audacieux pour la suite. Et le fait que Gunn soit très clair sur la nécessité d'avoir une direction ferme et précise en interne, sans être constamment obligé d'improviser comme Marvel, nous donne confiance pour l'avenir de cette saga.
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