Si le genre de la science-fiction nous a offert de nombreuses pépites au cinéma à travers les décennies (Star Wars, Interstellar, Matrix, Retour vers le futur, ET, Le Robot Sauvage, Premier Contact...), il nous a également imposé quelques ratés. Pour rester poli. Et parmi les plus gros loupés jamais produits, on peut notamment citer Saturn 3 sorti en 1980.
Pourtant porté par un excellent trio (Farrah Fawcett, Kirk Douglas, Harvey Keitel), réalisé par le légendaire Stanley Donen (Un jour à New York, Chantons sous la pluie) et écrit par Martin Amis (l'auteur derrière La Zone d'intérêt), Saturn 3 n'atteint finalement jamais son potentiel.
Ça raconte quoi ? Dans une station spatiale isolée sur une lune de Saturne, le major Adam (Kirk Douglas) et Alex (Farrah Fawcett) sont les seuls habitants, menant des recherches cruciales pour résoudre la crise alimentaire sur Terre. Leur routine est brutalement interrompue par l'arrivée du capitaine Benson (Harvey Keitel), un psychopathe chargé d'introduire un nouveau prototype de robot, Hector, qui fonctionne avec de véritables cellules humaines. Ce dernier, doté d'une intelligence artificielle avancée et empoisonné par l'esprit démoniaque de Benson, développe rapidement une obsession dangereuse pour Alex, laissant le couple piégé face à une machine malveillante et imprévisible.
Doté aujourd'hui d'une note moyenne de 30% sur Rotten Tomatoes, Saturn 3 a surtout eu le droit à l'une des critiques les plus cinglantes du journalisme américain à l'époque. Dans les colonnes du Chicago Sun-Times, Robert Ebert - journaliste reconnu et respecté dans le milieu (il avait remporté un Pulitzer en 1975 en récompense de son travail), s'était laissé aller à un règlement de comptes devenu mythique avec les années.
Tout en attribuant une étoile au film, Robert Ebert écrivait : "Etant donné que le genre littéraire de la SF encourage les plus grandes idées possibles, comment se fait-il que les versions ciné semblent toujours attirées par l'idée d'être stupide, stupide, stupide ? (...) Comment, aujourd'hui, peut-on avoir encore des films comme Saturn 3 ? Qui ose payer pour ça ?"
Véritable fan de 2001 l'Odyssée de l'espace, Silent Running ou encore Rencontres du troisième type, Ebert se révélait abasourdi par l'histoire de Saturn 3 : "Le niveau d'intelligence du scénario est scandaleusement bas. L'histoire est tellement débile qu'elle ferait rire n'importe quelle classe de collège du pays. Et pourtant, elle a été financée."
© Elephant Films
Entre les lois élémentaires de la physique qui passent à la trappe, un triangle amoureux sans aucune crédibilité, des enjeux lourdauds écrits avec les pieds... Saturn 3 serait, aux yeux de Robert Ebert, un festival de clichés insupportables.
"Ce film est incroyablement stupide, absolument improbable d'un point de vue scientifique et un gaspillage d'argent honteux", déplorait-il dans sa critique. Une colère si profonde qu'il envoyait même un conseil aux financeurs du projet.
"Si les producteurs souhaitent continuer à produire des films aux standards aussi bas, je pense qu'ils devraient, de façon plus juste, simplement donner leur argent à des réalisateurs lambdas au hasard, écrivait-il. Les résultats ne pourraient pas être pires".
Si vous cherchiez un nanar à regarder durant vos vacances d'été, vous savez lequel choisir !
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