Après pourtant déjà une vingtaine de rôles avant, la carrière de Gerard Butler a réellement décollé grâce à son incarnation mémorable du roi Léonidas dans 300 (2007). Sous la direction percutante de Zack Snyder, l'acteur a livré une performance qui a marqué les esprits, transformant ce péplum stylisé en un phénomène culturel.
Sur Allociné, le film affiche une solide note spectateurs de 3,9 sur 5. Le film a été un carton au box-office et a largement dépassé les attentes, rapportant plus de 456 millions de dollars au niveau mondial pour un budget d'environ 65 millions de dollars. En revanche, la presse française a été nettement plus tiède.
Avec une note moyenne de la presse de seulement 2,9 sur 5, les critiques pointent du doigt un scénario jugé superficiel, une esthétique parfois jugée outrancière et un patriotisme qui n'a pas fait l'unanimité. Si certains ont salué l'audace visuelle, d'autres, comme Le Monde, ont parlé d'un film "qui frise la bande dessinée ultra-violente" ou encore Libération d'un "spectacle aussi pompier que creux".
Après 300, Gerard Butler s'est lancé à corps perdu (et ultra-musclé) dans l'action pure. Il a trouvé la poule aux oeufs d'or avec la série des Chute de..., où il incarne l'agent secret Mike Banning. La Chute de la Maison-Blanche (2013) en est le premier volet, et malgré un succès public costaud - le film a engrangé plus de 170 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget de 70 millions -, la presse a encore une fois tapé plus sévèrement.
Sur Allociné, la note spectateurs est de 3,4 sur 5, tandis que la note moyenne de la presse française chute à 2,8 sur 5. Les critiques affichent la violence jugée gratuite, les clichés du genre et un scénario prévisible. Télérama évoquait à l'époque une "exaspérante série B", et Les Fiches du cinéma n'hésitaient pas à le qualifier de "navet tristement sérieux".
Les suites n'ont pas échappé à ce traitement. La Chute de Londres (2016), par exemple, a été un véritable carton au box-office international avec près de 205 millions de dollars de recettes, mais a été massacré par une partie de la presse lors de sa sortie. Sur Allociné, la note presse reste honorable à 3,2 sur 5, mais la note moyenne sur Rotten Tomatoes n'est que de 27 % pour un total de 195 critiques, tandis que sur Metacritic, le film obtient un score de 28/100...
Un petit aperçu des critiques de l'époque : "de la propagande bon marché, (...) des effets spéciaux choquants et de mauvaise qualité", "une série de séquences cinétiques médiocres, liées entre elles par une intrigue aussi mince qu'absurde" ou encore "un film d'action méprisable, laid et moralement corrompu". Idem pour La Chute du Président (2019), qui renoue avec l'à peine passage sur Allociné : 2,5 de la part de la presse, contre 3,1 pour le public.
Ces films résument bien la filmographie de l'Ecossais. Le public savoure l'efficacité brute de l'action, le côté divertissant et le charisme de Gégé, sans être trop regardant sur les subtilités scénaristiques. La critique, elle, cherche visiblement une profondeur, une originalité ou une exécution plus maîtrisée. Autant de critères aux abonnés absents dans ses productions.
Au-delà des franchises à succès, les choix de carrière de Gerard Butler ont souvent fait parler. Avec lui, pas de Ciao Pantin. L'acteur a enchaîné les films d'action, sans vraiment tenter le coup de la prise de risque pour espérer une reconnaissance critique. Ultimate Game (2009), par exemple, noté 2,4 a été qualifié par TéléCinéObs de "beauf, informe et hystérique". Télérama prévient même : "Il est déconseillé de laisser vos ados s'approcher [du film]".
Gods Of Egypt (2016) a pour sa part mis tout le monde d'accord. Et pas dans le bons sens. Le film a reçu un petit 2,4 des spectateurs quand les professionnels, eux, ont fait tomber le film à un piètre 1,8. Ecran Large tape : "Il faut voir les « dieux » tout droit sortis d'un défilé Tati sous acides, philosopher comme Eric-Emmanuel Schmidt en descente de carambar". Studio Ciné Live n'est pas plus tendre : "les personnages détestables sont noyés dans une avalanche d'effets spéciaux dignes d'un mauvais jeu vidéo". Télérama conclut le débat : "Les vrais nanars sont rares. C'est pourquoi cette choucroute mythologique mérite le respect".
La prestation de Gerard Butler lui a valu une belle nomination aux Razzie Awards en tant que Pire acteur. Le film était d'ailleurs bien représenté cette année-là en étant en lice pour la Pire réalisation, le Pire film et le Pire scénario...
© Concorde Filmverleih GmbH / Lisa Tomasetti
Cette série de films aux scénarios parfois jugés faibles et aux exécutions stéréotypées a conduit certains observateurs à se demander si Butler n'était pas passé "de héros à presque zéro", comme le soulignait Le Journal de Montréal. On l'a vu tenter des incursions dans d'autres genres, comme la comédie romantique (P.S. I Love You, 2007) qui, bien que rencontrant un succès public correct, n'a pas non plus transcendé la critique (note presse de 2,4 sur 5 sur Allociné). Ou encore des films plus dramatiques (Hunter Killer, 2018), qui ont limité les dégâts, avec une note presse de 3,5 sur 5.
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Pourtant, Gerard Butler continue d'attirer les foules. Son indéniable présence à l'écran, son engagement physique total dans ses rôles et sa capacité à incarner des héros bourrins plaisent à un large public qui cherche avant tout un divertissement efficace et sans prise de tête. Il est la preuve vivante qu'un acteur peut maintenir une carrière bien remplie et générer des millions sans validation de la critique.
On peut se demander pourquoi les films de Gerard Butler, très aimés du public, ne plaisent pas aux critiques. Est-ce que les critiques sont trop sévères avec les films d'action qui veulent juste divertir ? Ou est-ce que Gerard Butler, parce qu'il a du succès, ne choisit pas des rôles assez compliqués ? On ne sait pas vraiment, mais une chose est sûre : le comédien bourrin reste une star du cinéma d'action et ses films continuent de remplir les salles, malgré ce que peuvent en penser les spécialistes.
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