France : l'aide sexuelle pour handicapés fait débat

La réflexion lancée par le député PS de l'Essonne Jérôme Guedj sur le statut d'assistants sexuels pour les personnes handicapées fait polémique. Les réactions sont tranchées, la classe politique française y semble farouchement opposée. L'assistance sexuelle est un sujet encore tabou. Pourtant, l'accès des personnes handicapées à leur sexualité est un sujet dans l'air du temps. Le film The Sessions, sorti il y a peu en France, aborde ce sujet délicat.

Le département de l'Essonne a lancé un pavé dans la marre. Son Conseil général a annoncé vouloir engager une "réflexion sur la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap", ouvrant la brèche à la création d'un possible statut d'assistants sexuels. "On s'occupe de l'accès aux transports, du droit au logement, mais cet accès à la sexualité est un impensé total" s'indigne Jérôme Guedj. Si la formation et le cadre d'un tel service sont encore à définir, les assistants sexuels devront accompagner les personnes handicapées dans la (re)découverte de leur corps et de leur plaisir... Jusqu'à l'acte sexuel ? "Je ne sais pas" précise le député de l'Essonne.Les voix n'ont pas tardé à s'élever. Osez le féminisme monte au créneau dénonçant ses dérives : "L'organiser et le financer c'est du proxénétisme". "Une femme n'est pas le médicament d'un homme" dénonce sa porte-parole, bien que la réflexion porte sur le statut d'assistants et non d'assistantes sexuels. Mais ce sont des les rangs du PS même, que l'idée dérange. Certains y voient une "nouvelle forme de prostitution". "C'est une mauvaise solution qui enfermerait les personnes handicapées dans un ghetto sexuel" s'insurge Maud Olivier, également député PS de l'Essonne.

Mais l'idée séduit l'Association des Paralysées de France (APF) qui y voient là une "initiative citoyenne, qui brave les interdits et les tabous". D'autant plus qu'un tel service est légal et reconnu dans certains pays européens comme l'Allemagne, la Suisse, le Danemark et les Pays-Bas, où il est même remboursé par la sécurité sociale. Si cette mesure risque bien d'être rejetée en masse dans l'Essonne, elle aura au moins eu le mérite de relancer le débat en France.

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