

Pendant que le nouveau projet Astérix et Obélix signé Alain Chabat domine actuellement le Top 10 séries de Netflix en France, c'est Exterritorial qui est de son côté à la tête du Top 10 des films.
Au programme ici ? Réalisé par Christian Zübert, ce film allemand suit la mésaventure de Sara - une soldate des forces spéciales, qui se rend à l'Ambassade américaine de Berlin afin de renouveler son visa de travail. Mais alors qu'elle profite de l'attente pour prendre un café, son fils, qui l'accompagne, disparait subitement.
Le problème ? Personne ne souvient de l'avoir vu et il est demandé à la malheureuse de quitter les lieux. Mais bien évidemment, elle ne l'entend pas de cette oreille et s'infiltre dans le bâtiment pour avoir le fin mot de l'histoire et retrouver son enfant.
En gros, imaginez Taken mélangé à du John Wick sous fond de Atomic Blonde, et vous obtenez Exterritorial. Un film d'action efficace et bourrin où il n'est pas demandé de réfléchir pour apprécier les séquences de combat et l'ambiance complotiste au sein de cette histoire.
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Et justement, heureusement qu'il n'y a pas besoin de réfléchir pour regarder ce film. Car si on mettait notre cerveau en marche, on réaliserait très vite que cette histoire n'est aucunement crédible. Et on ne parle pas du fait que Sara se balade tranquillement dans le consulat, mais plutôt des prémices mêmes du film.
Comme le fait remarquer Nils Wilcke - journaliste politique, sur Bluesky : "Déjà, le titre est faux car les ambassades et consulats n'ont pas l'extraterritorialité mais l'immunité diplomatique. Pas pareil !" Autrement dit, le concept du thriller repose sur un truc totalement bancal.
Là où, dans l'histoire, on voit Sara se faire refouler par la police allemande qui lui explique qu'elle ne peut pas l'aider car, techniquement, le consulat est considéré comme appartenant à l'état des USA, il faut savoir que cette excuse est... à moitié fausse. En réalité, les locaux consulaires font partie intégrante du territoire de l'État d'accueil (ici, l'Allemagne) et sont soumis à ses lois. De fait, les autorités de l'État d'accueil peuvent y pénétrer dans certaines circonstances (on imagine que la disparition d'un enfant en fait partie), avec le consentement du chef de poste consulaire ou du chef de la mission diplomatique de l'État d'envoi.

Ah bah tout de suite, ça casse le délire. Alors, évidemment, on sait bien que les films ne sont pas censés être toujours crédibles (dans la vraie vie, on n'imagine pas John Wick tuer 7854 personnes à bout portant et s'en sortir à chaque fois).
Malgré tout, cela reste quand même dommage de vendre une intrigue basée sur quelque chose de faux. C'est plus ridicule qu'autre chose et ça affaibli d'entrée son intérêt. Quitte à mettre en scène une histoire de disparition et complot politique, autant ne pas réinventer (par erreur) des bases classiques... Il y a assez de potentiels ailleurs à exploiter.
Pour rappel, l'extraterritorialité est un principe de droit international. Selon celui-ci, certaines personnes, entités ou lieux situés sur le territoire d'un État sont exemptés de l'application des lois de cet État. Inversement, ils sont soumis, dans une certaine mesure, aux lois de leur propre État ou à celles d'une organisation internationale.