
Alors que l’Espagne est en proie à une vague de chaleur intense tout comme la France, certains vivent cette canicule dans des conditions inhumaines. C’est le cas d’une famille expulsée de son logement en mai 2024, désormais contrainte de dormir dans un garage exigu situé en face de l’école des enfants. Une situation alarmante, révélée par le journal espagnol Diari de Girona, qui illustre le drame social que traversent de nombreux foyers en Catalogne.
Tout commence en mai 2024, lorsque Younnes Oucharaa, employé dans un bar-restaurant de la Barceloneta (quartier de Barcelone), informe son patron qu’il doit s’arrêter temporairement à cause d’un mal de dos. Une décision lourde de conséquences, puisque son employeur – qui est aussi son propriétaire – décide alors de l’expulser.
"Il m’a dit qu’il me donnerait un an pour trouver un autre logement, qu’il n’était pas pressé. Mais quelques jours plus tard, j’ai trouvé une lettre du tribunal disant qu’ils voulaient m’expulser", raconte Younnes au Diari de Girona.
La justice leur notifie qu’ils devront quitter leur logement le 5 mai. La mère et les enfants trouvent d’abord refuge chez des amis, tandis que Younnes dort dans un garage occupé par deux ferronniers, qu’il aidait parfois avec sa femme. Rapidement, la famille se retrouve réunie dans ce lieu précaire de 10 m², "rempli de matelas, où la ferraille cohabite désormais avec trois sacs à dos d’écolier et des jouets en plastique", décrivent les journalistes catalans.
Younnes tente tout. Il contacte la Guardia Urbana, mais "la police municipale ne peut rien faire". Avec seulement 900 euros par mois, impossible de louer un logement dans les règles. Même une tentative de squat échoue : "Nous sommes restés là pendant deux heures, la police est immédiatement arrivée et nous a fait sortir de là", confie-t-il.
Dans un dernier espoir, Younnes lance un appel à l’aide dans les médias locaux. Il insiste : ce qu’il vit n’est pas un cas isolé dans la ville d’Hospitalet de Llobregat, en proie à une crise du logement qui frappe de plein fouet les familles les plus vulnérables.