Depuis plusieurs mois maintenant, tout Hollywood est uni pour lutter contre la montée en puissance de l'IA. Entre les studios qui ne sont pas contents de voir OpenAI utiliser illégalement leurs œuvres pour nourrir la bête, les scénaristes qui craignent d'être remplacés par ChatGPT et les comédiens/actrices qui refusent de laisser leur place à des personnalités virtuelles comme Tilly Norwood, le combat fait rage aux USA.
Pourtant, à l'instar de Christian Clavier en France, heureux de voir l'IA le remplacer dans certaines scènes, George Miller n'a pas peur de voir cette technologie s'inviter dans le monde du cinéma. Au détour d'un entretien accordé au Guardian, le réalisateur Oscarisé pour Happy Feet, à qui l'on doit la saga Mad Max, s'est étonnamment montré ouvert sur le sujet.
"L'IA est sans doute l'outil qui évolue le plus rapidement en matière de création d'images animées, s'est-il enthousiasmé. En tant que cinéaste, j'ai toujours été attiré par ces outils. L'IA est là pour perdurer et changer les choses".
Et d'ajouter ensuite : "C'est la balance entre la créativité humaine et la capacité d'une machine qui fait débat et monter l'anxiété. C'est drôle comment ce débat fait écho à d'anciennes périodes de l'histoire de l'art".
George Miller compare effectivement l'arrivée de l'IA à celle de la peinture à l'huile au temps de la Renaissance qui "offrait aux artistes la liberté de revenir et améliorer leur travail au fil du temps". Une technique qui, à l'époque, était très mal vue : "Cette évolution avait suscité la controverse : certains soutenaient que les véritables artistes devaient pouvoir se dédier à leur toile sans corrections, là où d'autres embrassaient cette nouvelle flexibilité".
Un débat qui était ensuite revenu au milieu du XIXe siècle avec l'avènement de la photographie. "L'art doit évoluer. Et si la photographie est devenue une forme d'expression à part entière, cela n'a pas empêché la peinture de perdurer, a rappelé le cinéaste. Toutes deux ont évolué, mais toutes deux ont perduré. L'art a évolué."
© BestImage, Backgrid UK/ Bestimage
Et si Miller concède que l'IA ne devrait jamais être en mesure de reproduire une collaboration née de qualités et performances humaines, il a visiblement du mal à voir cet outil comme une menace pour les différents métiers qui composent cette industrie.
"Le premier film que j'ai fait, Mad Max, n'avait que 30 personnes au générique, a-t-il indiqué. Pour mon dernier, Furiosa, plus de 1000 personnes étaient créditées. Et une grande partie d'entre elles étaient pour les secteurs des effets spéciaux".
Aussi, plus que de menacer des jobs, Miller voit l'IA comme un outil capable de faire passer ces métiers à un niveau supérieur, pour une efficacité plus intéressante. Pas sûr que ce discours soit entendu...
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