
Utiliser un climatiseur pour échapper aux effets de la canicule ? C'est une solution individuelle efficace dans un logement, mais désastreuse pour le reste du monde. Puisque ces machines se contentent de déshumidifier l'air chaud intérieur et de l'expulser vers l'extérieur, la conséquence est simple : la température dehors devient invivable.
Selon certaines études repérées par BFM, les zones fortement équipées en climatiseurs peuvent voir les températures augmenter de 0,5°C aujourd'hui. Et alors que le dérèglement climatique est en marche et que les vagues caniculaires ne font que débuter, ces augmentations pourraient atteindre les +2 à 3°C avec des clims de plus en plus présentes. À titre d'exemple, en 2050, les vagues de chaleur couplées aux effets de la climatisation pourraient faire grimper les températures jusqu'à 50°C à Paris.
Pire, ces appareils ne se contentent pas de chauffer les rues, mais ils participent également au désordre climatique avec une hausse des émissions mondiales de gaz à effet de serre d'environ 7%. Autrement dit, plus on tente d'échapper au dérèglement climatique que l'Homme produit, plus... on l'accentue.

De quoi comprendre que la fin du monde approche et qu'il n'y a plus aucun espoir pour l'avenir ? Pas nécessairement. "Nous avons un immense potentiel de réduction des dépenses d’énergie, a déclaré François Bayrou (Premier ministre) à la presse, ce mardi 1er juillet 2025. Nous avons sous nos pieds, dans notre sol, à la fois des calories pour se chauffer l’hiver et des situations qui nous permettent de nous rafraîchir l’été, quasiment sans dépense d’énergie."
Et d'ajouter plus loin : "Je suis persuadé qu’on peut tout à fait activer dans tous les bâtiments publics ce potentiel qui concerne 96% du territoire français."
De quoi parle-t-il ? D'une solution naturelle et décarbonée intitulée : la géothermie. Pour faire simple, c'est l'utilisation de la chaleur naturelle provenant de l'intérieur de la Terre. Cette énergie est puisée dans les nappes d'eau souterraines chaudes ou directement du sol. Elle peut être utilisée pour le chauffage, la production d'électricité ou même le rafraîchissement. C'est une énergie renouvelable, locale et constante, qui offre une alternative durable aux énergies fossiles.
Et le point positif, c'est qu'elle est surtout inépuisable, car, comme on l'a dit, elle est directement liée au fonctionnement de notre Terre.

En hiver pour chauffer : À quelques mètres sous terre, la température reste douce (entre 10 et 16°C environ en France), même quand il fait froid dehors. On enterre des tuyaux (appelés capteurs) dans le sol, soit à l'horizontal sur une grande surface, soit à la verticale en profondeur. Un liquide circule dans ces tuyaux et va capter les "calories" (la chaleur) du sol. Ce liquide chaud remonte ensuite vers une pompe à chaleur (PAC) située dans la maison. La PAC va amplifier cette chaleur et la diffuser dans la maison via un plancher chauffant, des radiateurs basse température ou des ventilo-convecteurs.
En été pour rafraîchir : Le système est souvent réversible ! Au lieu de puiser la chaleur du sol, la pompe à chaleur va faire l'inverse : elle capte la chaleur de l'air de la pièce (qui est plus chaud) et la rejette dans le sol, qui est plus frais. Le sol agit alors comme un "puits de froid". C'est un peu comme un réfrigérateur qui évacue la chaleur de son intérieur vers l'extérieur. L'air ainsi rafraîchi est ensuite diffusé dans la maison. Ce mode de rafraîchissement est très économe en énergie, car il n'utilise pas la PAC à pleine puissance, on parle parfois de "géocooling" ou "rafraîchissement passif".
Certes, il s'agit d'un énorme investissement à mettre en place et ce n'est pas une solution miracle pour les vieux bâtiments. En revanche, si le déploiement de la géothermie devient une priorité avec les nouvelles constructions et que certains lieux déjà investis restent optimisés pour une telle transformation, alors le pari de rendre les villes plus respirables l'été, d'offrir des économies d'énergie aux Français et de sauver (un peu) la planète pourrait être gagné.