C'est une vidéo qui pouvait paraître amusante au départ. Mais qui a tourné en enfer pour cette femme. Il s'agit d'une demande en mariage ratée sur les Champs-Elysées, où un homme met un genou à terre devant la foule pour demander la main de sa chérie, mais celle-ci dit "non" avec son index. Une scène qui s'est déroulée juste après la victoire des Bleus lors de la Coupe du Monde 2018. Une fois l'homme relevé, l'histoire était close. Du moins pour le couple.
Car Causette a contacté la femme en question, et celle-ci se retrouve aujourd'hui moquée, critiquée, insultée et harcelée, que ce soit sur internet et dans la rue. Une situation qui semble totalement folle. "Je suis mère célibataire, je n'ai pas envie de prendre la décision de me marier au bout de neuf mois de relation, j'espère que vous comprenez" a tenu à préciser Maëva au média.
Si on pouvait penser qu'elle n'avait besoin de donner aucune justification, comme lui a fait remarquer la journaliste, c'est pourtant le contraire : "Eh bien là vous voyez, j'ai au contraire l'impression que je suis dans l'obligation de me justifier" lui a-t-elle répondu.
Car depuis qu'elle a "osé" dire non à son compagnon, l'anonyme ne l'est plus vraiment et s'en prend plein la tête par des inconnus. De quel droit les gens se permettent-ils de juger sa décision ? En quoi cela les regarde ? Rire devant la vidéo est une chose, juger son refus et l'insulter en est une autre. Encore en 2018, dans un pays qui se dit démocratique, les femmes n'auraient pas le droit de refuser une demande en mariage ? Mais où va-t-on ?
"De nombreux gamins rigolent à mon passage dans la rue" a-t-elle confié, "et j'ai été traitée de grosse pute par une bande de filles qui m'ont reconnue dans le bus". C'est donc ça une démocratie ? Un pays où les gens peuvent se montrer inhumains, odieux et misogynes sous couvert qu'ils sont libres de s'exprimer ? Pour rappel, "la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui" comme l'indique l'article 4 de la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789.
Maëva sait que "ce qui pose problème à ces gens qui m'insultent, en fait, c'est de ne pas avoir eu la réponse attendue dans un moment de joie générale. De casser l'ambiance". Mais la réponse à une question n'est pas toujours celle que l'on souhaite, c'est la vie. Il faut s'en remettre. D'autant plus qu'elle avait averti au préalable son compagnon à propos de sa décision.
"Il m'a prévenue qu'il allait me demander en mariage dans la foule, je lui ai dit que je ne voulais pas, et que s'il le faisait, je dirais non" a-t-elle avoué, ajoutant : "Vous pouvez écrire qu'il est bien désolé".