Certes, le film Frankenstein de Guillermo del Toro, mis en ligne ce vendredi 7 novembre 2025 sur Netflix, est adapté du livre de Mary Shelley, mais le réalisateur - qui a écrit le scénario, s'est permis de nombreuses réécritures. Et parmi elles, il a notamment modifié la fin de l'histoire.
Dans le livre, la Créature arrive trop tardivement dans la cabine du capitaine, puisque Victor est décédé d'épuisement. En découvrant son "père" sans vie, elle est submergée de douleur et exprime ses remords. Elle explique à Walton qu’ele n'a jamais voulu devenir mauvaise, mais que le rejet, la solitude et la haine du monde l’ont transformée en meurtrière. Sans aucune raison de vivre maintenant que son créateur est mort, elle sous-entend qu'elle va mettre fin à ses jours.
Une version bien différente du film. A l'écran, la Créature et Victor partagent un dernier moment au cours duquel le scientifique s'excuse et où son "fils", lui pardonne. Puis, après s'être vu conseillé de profiter de son incapacité à mourir pour vivre, on voit la Créature embrasser sa part d'humanité en aidant le bateau à sortir de la glace, avant de partir au loin.
Une conclusion plus optimiste, pour laquelle le cinéaste a dû se battre. "Je savais que je voulais que la Créature ait son seul acte en tant qu'humain, a-t-il indiqué auprès de EW. Autrement dit, elle réagit à l'amour par l'amour, à la haine par la haine. Mais au moment où ils se rendent mutuellement humains – père et fils –, elle se révèle et, dans un moment poignant, elle en vient à se dire 'Je vais libérer ceux qui m'ont attaquée.'"
Or, si c'est ce qui apporte une magnifique force émotionnelle à la conclusion de ce récit, le réalisateur aurait fait face à quelques hésitations du côté de son équipe au cours de la production. "On voit la créature se retourner et pousser le vaisseau. Et pour moi, c'était tellement émouvant… Mais je sentais qu'on manquait d'une prise, pour laquelle j'ai dû me battre auprès de mon partenaire de production, a expliqué Del Toro. Je disais, 'Non, tu ne comprends pas, il nous faut cette prise.' Parce que, à mon sens, le fait de pousser le vaisseau et de le regarder pendant une seconde donne beaucoup plus de poids à cette scène".
Et de conclure : "C'est une libération pour elle. Et je pense que c'est ce qui différencie le film du livre. Cela se termine sur une note d'espoir."
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