Du printemps 2009 à l'automne 2015, Odile Vuillemin était la reine des audiences sur TF1, bien avant qu'Audrey Fleurot ne débarque avec Morgane et HPI. Grâce à son rôle de Chloé Saint-Laurent dans la série policière Profilage, la comédienne passionnait chaque saison des millions de téléspectateurs, avec des moyennes grimpant parfois à plus de 7 millions de fans par épisode.
Pourtant, contre toute attente et alors même que la passion du public pour l'évolution de son personnage ne se démentait pas, la comédienne décidait de partir à l'issue de la saison 6 (même si, officiellement, son départ n'a été mis en scène qu'au début de la saison 7).
Un choix qui avait surpris tout le monde à l'époque et qui avait obligé les créateurs à imaginer de nouvelles idées pour renouveler la série (Juliette Roudet et Shy'm avaient successivement été recrutées pour lui succéder), mais qui était inévitable pour l'actrice. Récemment invitée du podcast Dhombres et de lumière de Télé-Loisirs, Odile Vuillemin a en effet révélé comment ce rôle était progressivement devenu... invivable.
Bien qu'elle ne regrette en rien cette expérience, "J'ai énormément appris avec cette série", l'interprète de cette psychologue pas comme les autres a reconnu que la série avait parfois été "un peu dur" à assumer au quotidien. "A force de raconter des horreurs à longueur d'années, on devient un peu perméable, a-t-elle ainsi soufflé. Et cette espèce de perméabilité était assez harassante"
Comme l'a justement rappelé la comédienne, Chloé n'a jamais été réellement épargnée par les auteurs au fil de son parcours à l'écran : "Je me faisais régulièrement étrangler, il lui arrivait toujours des horreurs". Or, là où ces drames étaient passionnants à suivre sur notre canapé, ils en devenaient inévitablement pesants sur les plateaux. "A force de jouer ça (...) ça m'a un peu atteinte", a-t-elle reconnu.
Comme de nombreux autres acteurs et actrices avant elle, la dissociation devenait de plus en plus difficile à faire et elle avait davantage de problèmes à sortir de la peau de Chloé, un personnage qu'elle incarnait six mois devant les caméras et qu'elle préparait six mois en amont. "Je ne sais pas si je n'ai pas été plus Chloé que Odile pendant quelques années. Les limites ne sont plus très claires... a souligné la star, soulagée d'être aujourd'hui sortie de cette spirale. C'est une décision qui n'était pas facile à prendre (...) mais c'était un besoin, une envie à ce moment-là d'avancer".
Une prise de parole importante et intéressante, qui explique aussi peut-être pourquoi TF1 surfe désormais sur des séries policières un peu plus feel-good, que ce soit avec HPI ou bien Panda portée par Julien Doré.