Le Festival de Cannes fait dans l’action politique et vient d’annoncer aujourd’hui avoir sélectionné les films iraniens In Film Nist (Ceci n’est pas un film) de Jafar Panahi et Bé Omid é Didar (Au revoir) de Mohammad Rasoulof. Les deux réalisateurs sont condamnés à six ans de prison en Iran. La sélection des deux films à J-4 du Festival sur Purefans News by Adobuzz.
Crédit : Abaca
Le Festival de Cannes 2011 compte deux films de plus dans sa sélection officielle. Et pas n’importes lesquels puisqu’il s’agit de In Film Nist (Ceci n’est pas un film) de Jafar Panahi et de Bé Omid é Didar (Au revoir) de Mohammad Rasoulof. Via un communiqué, le Festival précise que les deux réalisateurs iraniens sont "actuellement sous le coup d'une procédure judiciaire en Iran qui leur vaut une condamnation à six ans de prison et une interdiction de travailler de 20 ans envers laquelle ils ont fait appel".
Ces deux films iraniens auraient même été tournés "dans des conditions semi-clandestines" apprend-on. In Film Nist (Ceci n'est pas un film), de Jafar Panahi, sera projeté en séance spéciale le 20 mai tandis que Bé Omid é Didar (Au revoir), de Mohammad Rasoulof, sera présenté le 14 mai dans le jury Un Certain Regard, présidé par le cinéaste serbe Emir Kusturica.
Très touché de cette reconnaissance, Jafar Panahi a transmis un message au festival de Cannes ce jeudi : "Le fait d'être en vie et le rêve de garder le cinéma iranien intact nous encourage à dépasser les restrictions actuelles qui nous sont faites".
In Film Nist (Ceci n’est pas un film) de Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb suit le réalisateur à travers sa vie quotidienne alors même qu’il est en attente du verdict de la cour d’appel.
Bé Omid é Didar (Au revoir) de Mohammad Rasoulof relate quant à lui l’histoire d’une jeune avocate de Téhéran en quête d’un visa lui permettant de quitter le pays.
Gilles Jacob et Thierry Frémaux ont tenu à préciser les raisons pour lesquelles ces deux fils seront au Festival de Cannes : "Le film de Mohammad Rasoulof et les conditions dans lesquelles il a été fait, et ce journal de bord de Jafar Panahi des jours de sa vie d’artiste interdit de travailler, sont par leur existence même une résistance à la condamnation qui les frappe. Qu’ils les adressent à Cannes, en même temps, la même année, alors qu’ils connaissent le même sort, est un acte de courage en même temps qu’un merveilleux message artistique. Cannes est l’institution internationale qui les protège et les professionnels du cinéma venant du monde entier et réunis sur la Croisette s’uniront, nous en sommes sûrs, en une sorte de communauté fraternelle allant de soi".